LES EFFETS SECONDAIRES POTENTIELS DE LA RADIOTHÉRAPIE
La radiothérapie est un traitement moderne, bien ciblé et fort efficace. Ceci veut dire que les effets secondaires, prévus ou non prévus, sont le plus souvent modérés. Des effets secondaires et des erreurs médicales sont pourtant possibles, comme toujours en médecine. Les services de radiothérapie ont une tradition forte de contrôles de qualité stricts ce qui améliore fortement la qualité et la sécurité des traitements offerts.
Pour les patients et leur famille qui ne s’y connaissent pas, les systèmes techniques présents dans un service de radiothérapie semblent fort complexes et peuvent être même un peu menaçants. Ce site web aidera pourtant à mieux comprendre la radiothérapie et nous espérons que le radiothérapeute-oncologue arrivera à fournir tous renseignements complémentaires utiles concernant la maladie ou le traitement. La plupart des services de radiothérapie proposent un traitement en plusieurs étapes: d’abord une consultation, puis une simulation (préparation technique) et ensuite la série même des traitements. Au début, il pourrait y avoir encore une certaine angoisse vu que le patient se trouvera sur un terrain inconnu. Mais au cours du traitement organisé, la plupart des patients ont une expérience favorable grâce au bon accueil et support offerts par l’équipe médicale et les manipulateurs des machines de traitement. On entend régulièrement dire que les traitements sont plus faciles qu’on l’avait pensé avant le début des traitements.
Une dernière remarque: n’oubliez pas que la radiothérapie ne « brûle » pas les patients et ne rend pas les patients radioactifs non plus.
Vous trouverez ci-dessous:
- une explication des mesures prises par l’équipe de radiothérapie pour rendre les traitements les plus efficaces possibles;
- des suggestions ce que les patients peuvent faire pour rendre les traitements les plus efficaces possibles;
- de l’information concernant les effets secondaires à court terme versus les effets secondaires se manifestant à long terme;
- quelques exemples d’effets secondaires à court terme;
- quelques exemples d’effets secondaires à long terme;
- une explication spécifique des effets secondaires cutanés.
L’équipe médicale évite les effets secondaires
Les traitements de haute précision
La meilleure technique pour éviter les effets secondaires et de concentrer le plus possible la dose de rayons sur la tumeur même, réduisant fortement la dose de rayons sur les régions avoisinantes qui n’ont pas besoin d’être irradiées. Ceci semble évident mais malheureusement ceci n’a pas toujours été techniquement possible dans le passé. Le progrès le plus marqué en radiothérapie ces dernières années était le développement d’outils qui permettent d’irradier avec plus de précision. Dans le glossaire, vous trouverez une explication des termes comme IMRT, IGRT, arc thérapie et autres. N’hésitez pas à inviter votre radiothérapeute-oncologue à vous expliquer quelles mesures ont été prises pour votre traitement.
Les systèmes ‘record and verify’
Il y a plus de 25 ans, les radiothérapeutes-oncologues, les physiciens et les fournisseurs des machines de radiothérapie ont introduit un système qui enregistre en continu tous les paramètres des traitements réalisés. Un ordinateur envoie ainsi les données techniques du traitement directement vers la machine de traitement sans risque d’erreur lors d’un transfert manuel des données. Pendant l’irradiation, tout ce qui se passe avec la machine et la table de traitement est également enregistré. Il est donc, à tout moment, possible de vérifier exactement ce qui a été fait. Ceci est assez unique dans le monde médical!
La dosimétrie in vivo
On peut appliquer un détecteur de rayons à un endroit spécifique sur le corps du patient, là où les rayons entrent ou sortent de ce corps. On détecte alors exactement la quantité de rayons qui y passe. Les mesures obtenues peuvent ensuite être comparées à la dose qu’on devrait y retrouver, comme calculée par le système de planification physique. Si on observe une différence, on en investiguera la cause. Ceci aidera à corriger des erreurs de calcul, des erreurs de placement sur la table, … La dosimétrie in vivo ne nécessite pas toujours des détecteurs placés sur la peau car il y a également des systèmes pour mesurer les rayons à plus grande distance du patient. Un exemple est de bien mesurer avec une plaque spéciale la dose qui sort du corps.
Les procédures de contrôle de qualité
La dosimétrie-in-vivo comme expliquée ci-dessus n’est qu’un exemple des contrôles de qualité et des systèmes de sécurité qu’on met en place lors d’un traitement par radiothérapie. Le physicien médical et les manipulateurs de la machine disposent de toute une série de systèmes pour vérifier l’exécution correcte du traitement programmé. Ces systèmes sont largement basés sur des images qu’on obtient avant/pendant/après l’irradiation même, permettant par exemple la vérification du bon placement de la région tumorale par rapport aux champs de radiothérapie.
Le ‘ « collège de radiothérapie »
Les radiothérapeutes-oncologues partagent leur expériences et données concernant les contrôles de qualité au sein d’un groupe de qualité. Cette organisation officielle est appelée le « collège de radiothérapie ».
Le rôle du patient dans la prévention des effets secondaires
Informez-vous
L’équipe oncologique vous donnera probablement des conseils concernant le déroulement du traitement. Vous recevrez des brochures spécifiques concernant votre traitement individuel. Si vous ne vous sentez pas suffisamment informé, adressez-vous à votre radiothérapeute-oncologue. Vous pourriez, par exemple, discuter des points suivants avec votre médecin:
- les soins cutanés pendant le traitement,
- l’alimentation optimale pendant le traitement,
- les soins buccaux pendant le traitement,
- d’éventuels problèmes de transport pendant le traitement,
- le matériel d’immobilisation appliqué pendant le traitement,
- ...
Respectez les conseils
Recevoir l’information offerte par l’équipe médicale ne suffit pas: les patients doivent respecter les directives! Si ceci n’était pas possible ou souhaitable, il conviendra alors de discuter honnêtement des problèmes avec l’équipe radiothérapeutique. Ils auront potentiellement des solutions à proposer.
Communiquez avec l’équipe de radiothérapie
Tout problème ou effet secondaire doit être communiqué à l’équipe médicale, peu importe qu’il s’agisse d’un effet secondaire prévu ou non. L’équipe médicale essayera de collecter des données en demandant aux patients de compléter des questionnaires et documents. En plus, il sera toujours possible de rencontrer en personne le radiothérapeute-oncologue pour une discussion personnelle.
Arrêtez de fumer
De tous les bons conseils que nous pouvons donner aux patients, celui-ci est parmi les plus importants: s’il vous plait, arrêter de fumer si vous fumez encore. Il est vraiment indispensable de faire un grand effort car continuer à fumer pourrait induire encore d’autres cancers, ça affaiblit les patients, et il y a également un risque que le traitement par radiothérapie soit moins efficace! Ceci est lié au fait que chez les fumeurs, il y a moins d’oxygène dans les tissus. De plus, continuer à fumer peut aussi intensifier les effets secondaires des traitements. Donc cherchez de l’aide et arrêtez!
Les effets secondaires de la radiothérapie sont souvent localisés
A l’opposé d’un traitement dit « systémique » (chimiothérapie, …), la radiothérapie est bien un traitement local. Ceci signifie que les effets bénéfiques et les effets non désirés se limitent surtout à la région vraiment irradiée. Si un patient signale une douleur au niveau d’une jambe lors qu’on lui irradie un bras, il est très improbable que les deux soient liés. Il y a quelques exceptions, comme la fatigue.
Les effets secondaires à court terme versus à plus long terme
- Les effets secondaires précoces: certains problèmes se manifestent pendant ou rapidement après la radiothérapie, dans les heures – jours ou peu de semaines ;
- Les effets secondaires tardives: certains problèmes ne se manifestent qu’après des semaines voire des mois ;
- Pour certains effets secondaires, il y a potentiellement une corrélation entre les deux: l’absence de certains effets secondaires à court terme prédit potentiellement l’absence d’autres effets secondaires à long terme.
Les relations entre les effets secondaires à court terme et à long terme, entre la dose et l’intensité des effets secondaires, et entre le volume ou la région irradiée et l’apparition d’effets secondaires … sont vraiment complexes. Chaque patient sera donc individuellement informé par son radiothérapeute-oncologue du profil d’effets secondaires éventuels auxquels on pourrait s’attendre après un traitement spécifique.
Les effets secondaires aigus (à court terme) sont le plus souvent temporaires. Pour la majorité des patients, les effets secondaires tardifs, à long terme, disparaitront également.
Nous parcourons dans les paragraphes ci-dessous quelques effets secondaires.
Quelques effets secondaires à court terme
- La fatigue (possible suite à un traitement radiothérapeutique) ;
- Une perte d’appétit, des nausées, … (seulement si la radiothérapie touche le niveau abdominal ou le cerveau) ;
- La diarrhée (seulement si la région abdomen-pelvis est irradiée) ;
- L’irritation cutanée (voir ci-dessous) ;
- Une irritation vésicale (seulement en cas d’une radiothérapie pelvienne) ;
- ...
Quelques effets secondaires à long terme
- la rigidité des articulations ou muscles (seulement si ceux-ci sont irradiés),
- un changement de la couleur cutanée (si la dose cutanée était relativement élevée),
- une réduction de la capacité respiratoire (si le poumon a été touché par la radiothérapie),
- ...
Conseils spécifiques concernant les soins cutanés
Les problèmes cutanés sont assez particuliers et nous leur réservons un paragraphe dédié.
Lors d’une radiothérapie externe, les champs d’irradiation traversent d’abord la peau, dans tous les cas, avant d’arriver au niveau du volume cible à l’intérieur du corps humain. Comme la peau est un organe actif qui contient des cellules à multiplication rapide, la peau peut souffrir davantage de la radiothérapie. D’un autre côté, l’énergie des faisceaux de radiothérapie utilisés est souvent relativement élevée, ce qui veut dire que la dose maximale des rayons ne se situera généralement pas au niveau de la peau mais bien plus en profondeur. Il n’empêche que les problèmes cutanés sont généralement associés, historiquement, à la radiothérapie. Ceci explique pourquoi certains déclarent malheureusement que la radiothérapie « brûle » la peau. Ce qui n’est PAS le cas dans le contexte d’une radiothérapie moderne. On retrouve pourtant encore, moins fréquemment, une toxicité cutanée induite par la radiothérapie, mais surtout si le volume cible de la radiothérapie se trouve par hasard à très petite distance de la peau ou si une dose radiothérapeutique forte élevée est nécessaire.
Les éventuels problèmes cutanés peuvent nécessiter des mesures préventives, et une fois que les problèmes se manifestent, une série de traitements est également disponible. Nous déconseillons aux patients de commencer à appliquer des produits, des crèmes, laits, lotions ou toute autre médication sans discussion au préalable avec l’équipe de radiothérapie. Ils sont vraiment plus expérimentés en ce qui concerne l’approche optimale. Il n’y a donc généralement PAS d’utilité à ce stade de contacter un dermatologue. A titre d’exemple, signalons qu’actuellement les problèmes cutanés sont le plus souvent gérés par l’application de pansements modernes spécifiques plutôt que par des crèmes ou pommades. Discutez de tout ceci avec le radiothérapeute-oncologue!
Les problèmes cutanés sont le plus souvent temporaires.